Flossbach von Storch à propos de…
… l'inflation, la politique des banques centrales et l'économie
- « La bataille contre l'inflation est loin d'être gagnée, ni en Europe, ni aux États-Unis ».
- « Les programmes de dépenses publiques massivement financés par la dette et l'amélioration sensible des conditions de financement des entreprises alimentent encore davantage l'économie américaine et rendent la lutte contre l'inflation plus difficile pour la Federal Reserve (Fed) ».
- « Si l'économie américaine parvient à maintenir son taux de croissance de 3 % au cours des deux derniers trimestres, la Fed pourrait même être contrainte de relever ses taux d'intérêt. Bien qu'un tel scénario ne soit pas très probable, il est tout à fait concevable et prendrait les marchés financiers à contre-pied ».
- « Au Japon, en revanche, l'expérience d'une politique monétaire ultra-expansive est loin d'être terminée. Même la récente hausse homéopathique des taux d'intérêt ne peut masquer ce fait ».
… les actions et les obligations
- « Le ratio cours/bénéfice élevé actuel repose sur des prévisions de bénéfices record. Il reste à voir si ces attentes se concrétiseront. L'air du marché boursier s'est raréfié ».
- « À notre avis, une attente réaliste de bénéfices pour les actions au cours des dix prochaines années est d'environ sept pour cent par an. Ce chiffre est basé sur l'augmentation des bénéfices et des dividendes des entreprises, sur une légère baisse des valorisations et sur l'exclusion de la contribution imprévisible des devises. C'est nettement moins qu'au cours des dix dernières années (environ 12 %, par rapport au S&P 500, en dollars américains) ».
- « Néanmoins, les actions restent la classe d'actifs la plus attrayante pour les investisseurs à long terme ; elles offrent également une protection contre une inflation élevée et inattendue. Toutefois, l'avantage de rendement par rapport aux obligations ne devrait pas être aussi élevé au cours des dix prochaines années qu'au cours de la décennie écoulée ».
… l’or
- « La hausse du prix de l'or est inhabituelle dans la mesure où l'environnement actuel pour l'or n'est pas particulièrement favorable (fermeté du dollar américain/augmentation des rendements obligataires). À cet égard, nous ne nous attendons pas à ce que le prix de l'or poursuive sa tendance linéaire à la hausse au cours des prochains mois ».
- « À long terme, l'or bénéficierait surtout de taux d'intérêt réels négatifs. Aux États-Unis, le taux d'intérêt réel des obligations indexées sur l'inflation s'élève à plus 2 % et devrait baisser considérablement pour que l'or redevienne intéressant pour les investisseurs américains en tant que couverture contre l'inflation. Cela nécessiterait des déficits publics élevés et des taux d'endettement croissants, ce qui pourrait obliger la Fed à assouplir sa politique monétaire malgré une inflation tenace, afin de garantir la stabilité des marchés financiers au détriment de la stabilité des prix ».
- « En principe, aucune prévision de prix sérieuse ne peut être faite pour l'or. Au cours des dix dernières années, les investisseurs ont bénéficié d'une augmentation annuelle du prix de l'or de plus de 8 % en euros. Pour l'avenir, il ne faut pas s'attendre à ce que cela se reproduise ».« Pour nous, les investissements dans l'or ne sont de toute façon pas axés sur le rendement, mais sur leur caractère d'assurance dans le cadre d'une stratégie d'investissement diversifiée ».
Serge Vanbockryck